Et la dignité ?

gandhi

Oxymore à part entière en un seul mot, la dignité revêt  différents sens et notions qu’elle englobe , en fonction des mouvements philosophiques, culturels, juridiques et éthiques.

Marque de respect adressé à une personne envers un lieu ou un objet, nous dit Mr Larousse.Autonomie de la volonté, chacun, esclave ou maître, était libre de s’engager dans la recherche de la sagesse (selon Adam Schulman dans son rapport sur la bioéthique et les questions de la dignité humaine , 1998)Du droit de vivre et de mourir dignement dans le respect de l’intégrité de la personne,quels que soient l’âge, le sexe, la santé physique ou mentale, l’identité de genre ou l’orientation sexuelle, la religion, la condition sociale ou l’origine ethnique.A vous de consulter wikipedia ou toute autre source sur ce sujet : Dignité

Mais …..

….Rappelez-vous Madrid, le 15 Mai 2011, Puerto del Sol, les Indignados du  » 15 de Mayo », de la propagation en « Occupy Wall Street » et les 99% aux USA, les tentes sur le boulevard Rothschild à Tel Aviv( Israel), les Aganaktismeni (en colère , en grec),sur la place Syntagma à Athènes et le  » petit livre » du grand Monsieur Stéphane Hessel ( alors agé de 93 ans) – Indignez-vous paru fin 2010, ouvrage symbole des indignés.Soulignant que l’indifférence est « la pire des attitudes », il enjoint ses concitoyens à trouver leurs propres motifs d’indignation dans le monde contemporain. Et rappelle que cette indignation doit se poursuivre par un engagement clair : le vote, le bénévolat, le militantisme, car « résister, c’est créer », conclut-il.

 

Le respect , plus que la dignité, est d’accorder, de protéger toutes les libertés de l’humain . Les exprimer, quelque soit la forme et l’apparence. Il peut se travestir de manière provocante pour susciter une réaction , une réflexion, un avis, bousculer les clichés, les à- priori, les croyances erronées, engrangés dans les leurres cognitifs. Tout sauf l’indifférence, tout sauf le jugement sommaire . Alors, creez, exprimez-vous à votre tour!

Lafraise, digne d’intérêt d’être lue ? Qui sait !

Le Désir dans tous ses états

Arbres-enlaces

Entre les fleurs, les chocolats, les parfums et tout autre cadeau offert ou reçu pour la Saint Valentin, la flamme du désir a de forte chance d’être ravivée . Pas toujours la forme olympique, Un peu asthénique ou apathique et elle s’éteint avant même l’échauffement. De quoi naît et se nourrit ce désir , essence même de l’homme comme le qualifiait Platon ? Quelle en est la cause, la manifestation? Désir de victoire , de gloire, de reconnaissance, désir des sens  . Quelques pistes de réflexions dans cet étrange univers , monstre multicéphale ayant inspiré poètes, littéraires, philosophes , neuro-scientifiques , sociologues, psychanalystes . Entre l’absence et la recherche effrénée de sensations ou d’excès vers lequel il peut pousser et devenir: affect tueur.

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Kiss – Hervé Perdriel

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Mario Giacomelli

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« Mes photographies sont la représentation du déplacement des signes et la fracture de la pure réalité afin que l’image se présente dans une architecture intérieure entre l’idée et l’abstraction, la traduction de la réalité en états d’âme, la recherche de nouvelles énergies. « 

 Mario Giacomelli

un uomo,una donna, un amore

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Métaphorique et métaphysique voyage sonore

Comment l’existence a-t-elle commencé?
Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien?
Quelle force a causé la création de l’Univers?
Est-ce que l’existence est un accident ?
Est-ce que l’existence a été planifiée , par qui ?? Et quoi d’autre de planifié encore ,
Est-ce que Dieu existe?
Avez-vous une âme? Que devient votre âme quand vous mourez?
Etes vous juste un arrangement particulier fait de paradoxe?
Combien de liberté avez-vous vraiment ??
Seriez vous plus heureux si vous saviez comment l’existence fonctionne?
Que connaissez vous de sûr et certain ?
Que savez vous sur l’absolu certitude?
Est-ce qu’un paradis est certifié ?

Autant de questions sans réponse dans ce collage radiophonique et métaphysique proposé par l’artiste canadienne Sarah Boothroyd dans ce voyage sonore vers les continents de perception différente du monde, du temps, de l’existence, de la vie, de la mort, de la genèse de l’univers ..beauté sonore de mélodie parlée dans ses pièces comme un livre ouvert dont les images seraient peintes par les fréquences et les ondes extraites de bruits, de fragments d’archives, de documentaires . Pour ce  » Castles in the sky » elle propose de nous embarquer dans une dérive mentale, une méditation à travers les mots du neuro-scientifique David Eagleman : Bis 40 chroniques de l’au-delà ( Sum: forty tales from afterlives).Questions existentielles certainement sans réponse, invitation à explorer les autres facette de la réalité suivant l’hypothèse d’Albert Einstein : « La réalité est simplement une illusion, quoique très persistante »
Séduite par l’hypothèse que l’existence n’est peut être qu’une immense hallucination collective, Sarah Boothroyd rêve à plusieurs voix et soulève les limites de notre condition humaine, de notre entendement : « J’aime mettre en avant des questions existentielles qui resteront certainement toujours sans réponse. C’est une invitation à contempler le côté magique de la réalité. Je cherche à susciter le doute : la réalité n’est pas tout à fait l’idée que l’on s’en fait. » Et elle cite de nouveau Einstein : « La plus belle chose que nous puissions éprouver, c’est le mystère des choses. »

Univers où fantasme, fiction,projection de fragments de réalité, de documentaires, de bruits dans la foule, de slogans, de narration polyphonique et collective à découvrir à travers ce parcours sonore initiatique métaphysique.

Bonne fête Serge – Latouche à l’honneur, en toute simplicité

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Le philosophe Français Serge Latouche , qui se définit lui-même comme ex économiste a fait une intervention devant une assemblée , délégation de jeunes agriculteurs du futur, venus de 120 pays pour Terra Madre Giovani ( les jeunes de Terra Madre) à l’initiative de Slow Food( fondateur de SF : Carlo Petrini)-We feed the Planet début Octobre à Milan lors da la grande Expo , Italie. Plus médiatisé que dans son propre pays, ses paroles sont reprises par de nombreux journaux . Le marathonien des congres , exposition universelle ou non multiplie ses témoignages et la sensibilisation dans de nombreux pays, diffusant les principes et fondements de la simplicité volontaire, du bien être simple et autres appellations plus parlantes que le terme initial de « décroissance ».

Pour ces 4 jours de réunions où se côtoyaient , jeunes agriculteurs, agronomes, étudiants, chefs de petites entreprises, pécheurs, activistes , c’est Serge qui a eu le privilège de débuter la série de colloques et de débats .
Extraits de journaux italiens relatant son intervention :
La Repubblica du 4 Octobre 2015, rubrique Economie et finance

MILAN : réévaluer, redéployer et relocaliser. Et encore une fois : réduire, recycler, réutiliser et restructurer. Seulement de cette manière, à travers le « cercle vertueux des R » il est possible d’inventer un mode durable de survie. Serge Latouche, le théoricien de la décroissance heureuse, le répète comme un mantra à Milan. Le philosophe Français qui aime se définir comme ex économiste (« parce que j’ai perdu confiance dans l’économie, c’est un mensonge »), a conté une autre façon de voir la production, la consommation et les rapports sociaux : » un mode plus équitable, plus humain, plus juste « parce que le système de production dans lequel nous sommes plongés génère partout des situations d’inégalité, d’exploitation et d’abus. Et les mêmes indices de richesse (comme le PIB) sont complètement évincés des paramètres financiers et monétaires, qui ne correspondent pas au bien-être réel des populations: « l’économie est une religion occidentale qui nous rend malheureux. »
« Aujourd’hui , a dit Latouche, nous vivons dans une société fagocitée par une exigence de croissance qui n’a plus de motifs économiques, mais qui est la croissance pour la croissance. Illimitation du produit, puis illimitation de l’exploitation des ressources naturelles renouvelables ou non. Illimité de consommation, puis des déchets et du gaspillage, autrement dit pollution de l’air et l’eau « . Une recherche de croissance alimentée par la publicité qui vous fait désirer ce que vous n’avez pas ; soutenue par la banque  » prompte à prêter de l’argent, quasi à l’infini » et influencé par l’obsolescence programmée: « nous sommes condamnés à consommer parce que nos outils sont programmés pour se détériorer aussi rapidement que possible ».
L’alternative proposée par Latouche est la décroissance en réponse à la non-soutenabilité sociale et écologique de notre réalité. « Nous, occidentaux sommes moins de 20 % de la population mondiale mais nous consommons 86 % des ressources naturelles. Notre mode de vie détruit la résilience, la capacité de l’organisme terrestre à faire face au choc du changement climatique comme la perte de la biodiversité « .
Les critiques de Serge Latouche sont autant de révoltes contre le modèle de la société individualiste qui  » a permis de libérer les forces destructrices, sur lesquelles se fonde la société de consommation et la croissance. » En fait, la recherche d’accumulation est « une guerre de tous contre tous. C’est une guerre contre la nature, car nous ne remarquons pas que de cette façon nous détruisons la planète plus rapidement. Nous faisons la guerre contre les hommes. Même un enfant comprendrait ce que les politiciens et économistes font semblant de ne pas voir :une croissance infinie est par définition absurde dans une planète finie, mais nous ne comprendrons pas tant que nous ne l’avons pas détruit. Pour faire la paix, nous devons renoncer nous-mêmes à l’abondance frugale, obliger. Nous devons apprendre à reconstruire d’autres rapports sociaux « .
Pour les économistes néo-libéraux, ajoute Latouche, l’option la plus terrible est le protectionnisme, « Mais, en réalité, c’est un instrument de défense parce que c’est la compétition pour alimenter la guerre, comme en témoigne le cas de Volkswagen. Le libre -échange est comme le renard dans le poulailler . Nous avons détruit l’agriculture de la Chine, et en pleine réciprocité l’industrie chinoise a détruit la notre : 800 millions d’ anciens paysans chinois s’entassent dans les banlieues, créant des millions de chômeurs dans nos sociétés « .

À l’appui de son point de vue Latouche cite la New Economics Foundation qui calcule l’ « indice de bonheur » sur trois dimensions : empreinte écologique, l’espérance de vie à la naissance et bien-être subjectif ( sentiment individuel de bonheur). « Avec ces paramètres, comme dans la Bible – conclut , le philosophe Français les derniers deviennent premiers et les derniers, premiers . Vanatu et le Costa Rica sont en haut du classement, tandis que le mensonge des États-Unis en 160eme position et l’ Italie autour de 60eme ».

Corriera de la sera : La recette de Latouche pour les jeunes agriculteurs :  » La globalisation est une arnaque »
La bataille pour une culture alimentaire différente est possible seulement si nous unissons nos forces ». S’adressant pendant deux heures aux jeunes agriculteurs du monde entier qui se sont réunis dans la salle rouge du Superstudio Più , rue Tortona, à Milan, Serge Latouche, l’économiste et philosophe Français , partisan de la décroissance, ennemi juré de la mondialisation et du libre-échange qui, dit-il, est comme « le renard dans le poulailler en libre service », a eu pour tâche d’ouvrir le deuxième jour de la réunion de Terra Madre Giovani. Il cite Thomas Piketty : « la sociétés dans laquelle les inégalités grandissent sont malheureuses aussi pour les riches. »
Pointant du doigt la « cupidité » et les universités qui produisent les économistes « nous enseignons comment faire autant d’argent que possible ». Il parle au pied levé, sans support audiovisuel. Mais son charisme n’a pas besoin de support technologique, de pc « victimes d’obsolescence planifiée. » Il répète que « la mondialisation est la plus grosse escroquerie de l’histoire, un jeu de massacre à l’échelle mondiale ».
Thèmes abordés « 800 mille paysans chinois chassés de la campagne et l’exportation de produits fabriqués dans les usines en Chine à perte créant du chômage en occident ». Il invite à se méfier de l’opulence, de la « société de croissance qui a trahi les promesses de la modernité ». Il a parlé de migrants, exploités par le système alimentaire mondial, avec le procureur de Calabre Nicola Gratteri. Il aborde le sujet « alimentation et religion « avec les invités des différentes communautés. D’autres intervenants ont ponctué cette journée autour de la Slow Food et des mouvements en faveur d’une alimentation Biologique , du bien fondé de réintroduire des techniques ancestrales en matière d’agriculture , de respect de l’environnement.

Serge Latouche ne refuse aucune invitation ou presque et c’est l’homme qui se dévoile , ainsi que ces idées, à travers ce petit questionnaire accordé lors d’une intervention en Alsace pour un club de réflexion réunissant dirigeants et cadres dirigeants . Le theme était : Le décroissance comme solution de sortie de crise . Etonnant ce Serge là, quand il touche tout public. A lire ses nombreux ouvrages et à méditer. Bonne fête Mr Serge !

Je hais les indifférents, par Antonio Gramsci.

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Je hais les indifférents. Je crois comme Friedrich Hebbel que « vivre signifie être partisans ». Il ne peut exister seulement des hommes, des étrangers à la cité. Celui qui vit vraiment ne peut qu’être citoyen, et prendre parti. L’indifférence c’est l’aboulie, le parasitisme, la lâcheté, ce n’est pas la vie. C’est pourquoi je hais les indifférents.
L’indifférence est le poids mort de l’histoire.  C’est le boulet de plomb pour le novateur, c’est la matière inerte où se noient souvent les enthousiasmes les plus resplendissants, c’est l’étang qui entoure la vieille ville et la défend mieux que les murs les plus solides, mieux que les poitrines de ses guerriers, parce qu’elle engloutit dans ses remous limoneux les assaillants, les décime et les décourage et quelquefois les fait renoncer à l’entreprise héroïque.
L’indifférence œuvre puissamment dans l’histoire. Elle œuvre passivement, mais elle œuvre. Elle est la fatalité; elle est ce sur quoi on ne peut pas compter; elle est ce qui bouleverse les programmes, ce qui renverse les plans les mieux établis; elle est la matière brute, rebelle à l’intelligence qu’elle étouffe. Ce qui se produit, le mal qui s’abat sur tous, le possible bien qu’un acte héroïque (de valeur universelle) peut faire naître, n’est pas tant dû à l’initiative de quelques uns qui œuvrent, qu’à l’indifférence, l’absentéisme de beaucoup. Ce qui se produit, ne se produit pas tant parce que quelques uns veulent que cela se produise, mais parce que la masse des hommes abdique devant sa volonté, laisse faire, laisse s’accumuler les nœuds que seule l’épée pourra trancher, laisse promulguer des lois que seule la révolte fera abroger, laisse accéder au pouvoir des hommes que seule une mutinerie pourra renverser. La fatalité qui semble dominer l’histoire n’est pas autre chose justement que l’apparence illusoire de cette indifférence, de cet absentéisme. Des faits mûrissent dans l’ombre, quelques mains, qu’aucun contrôle ne surveille, tissent la toile de la vie collective, et la masse ignore, parce qu’elle ne s’en soucie pas. Les destins d’une époque sont manipulés selon des visions étriquées, des buts immédiats, des ambitions et des passions personnelles de petits groupes actifs, et la masse des hommes ignore, parce qu’elle ne s’en soucie pas. Mais les faits qui ont mûri débouchent sur quelque chose; mais la toile tissée dans l’ombre arrive à son accomplissement: et alors  il semble que ce soit la fatalité qui emporte tous et tout sur son passage, il semble que l’histoire ne soit rien d’autre qu’un énorme phénomène naturel, une éruption, un tremblement de terre dont nous tous serions les victimes, celui qui l’a voulu et celui qui ne l’a pas voulu, celui qui savait et celui qui ne le savait pas, qui avait agi et celui qui était indifférent. Et ce dernier se met en colère, il voudrait se soustraire aux conséquences, il voudrait qu’il apparaisse clairement qu’il n’a pas voulu lui, qu’il n’est pas responsable. Certains pleurnichent pitoyablement, d’autres jurent avec obscénité, mais personne ou presque ne se demande: et si j’avais fait moi aussi mon devoir, si j’avais essayé de faire valoir ma volonté, mon conseil, serait-il arrivé ce qui est arrivé? Mais personne ou presque ne se sent coupable de son indifférence, de son scepticisme, de ne pas avoir donné ses bras et son activité à ces groupes de citoyens qui, précisément pour éviter un tel mal, combattaient, et se proposaient de procurer un tel bien.
La plupart d’entre eux, au contraire, devant les faits accomplis, préfèrent parler d’idéaux qui s’effondrent, de programmes qui s’écroulent définitivement et autres plaisanteries du même genre. Ils recommencent ainsi à s’absenter de toute responsabilité. Non bien sûr qu’ils ne voient pas clairement les choses, et qu’ils ne soient pas quelquefois capables de présenter de très belles solutions aux problèmes les plus urgents, y compris ceux qui requièrent une vaste préparation et du temps. Mais pour être très belles, ces solutions demeurent tout aussi infécondes, et cette contribution à la vie collective n’est animée d’aucune lueur morale; il est le produit d’une curiosité intellectuelle, non d’un sens aigu d’une responsabilité historique qui veut l’activité de tous dans la vie, qui n’admet aucune forme d’agnosticisme et aucune forme d’indifférence.
Je hais les indifférents aussi parce que leurs pleurnicheries d’éternels innocents me fatiguent. Je demande à chacun d’eux de rendre compte de la façon dont il a rempli le devoir que la vie lui a donné et lui donne chaque jour, de ce qu’il a fait et spécialement de ce qu’il n’a pas fait. Et je sens que je peux être inexorable, que je n’ai pas à gaspiller ma pitié, que je n’ai pas à partager mes larmes. Je suis partisan, je vis, je sens dans les consciences viriles de mon bord battre déjà l’activité de la cité future que mon bord est en train de construire. Et en elle la chaîne sociale ne pèse pas sur quelques uns, en elle chaque chose qui se produit n’est pas due au hasard, à la fatalité, mais elle est l’œuvre intelligente des citoyens. Il n’y a en elle personne pour rester à la fenêtre à regarder alors que quelques uns se sacrifient, disparaissent dans le sacrifice; et celui qui reste à la fenêtre, à guetter, veut profiter du peu de bien que procure l’activité de peu de gens et passe sa déception en s’en prenant à celui qui s’est sacrifié, à celui qui a disparu parce qu’il n’a pas réussi ce qu’il s’était donné pour but.
Je vis, je suis partisan. C’est pourquoi je hais qui ne prend pas parti. Je hais les indifférents.
11 février 1917
Traduction de l’italien par Olivier Favier. Texte reblogué depuis le site site www.dormirajamais.org..Historien de formation, traducteur littéraire de l’italien Il s’est spécialisé dans la littérature de la fi n du XIXe siècle, la poésie et le théâtre contemporain, et s’emploie en particulier à faire connaître le «théâtre de narration» et ses auteurs-acteurs (Marco Paolini, Marco Baliani, Ascanio Celestini, Roberta Biagiarelli, Mario Perrotta) en France. Il coordonne le comité italien de la Maison Antoine Vitez, Centre international de la traduction théâtrale, collabore à différentes revues – Europe, Siècle 21, Frictions – Bastamag.net etc ….

A propos d’Antono Gramsci : (1891-1937), philosophe et homme politique italien. Secrétaire du parti communiste italien à la création duquel il avait participé en 1924, il fonda le journal L’Unità. Il est arrêté le 8 novembre 1926 et passe plus de dix ans en prison. Il est libéré en avril 1937 et meurt quelques jours plus tard. Les cahiers qu’il laisse comptent parmi les textes politiques les plus importants du XXe siècle.
Une des plus hautes figures de résistance intellectuelle que l’histoire européenne nous ait donné la possibilité d’admirer. Chez Gramsci, l’indignation ne suffit pas, si elle est le simple mouvement du coeur : elle commande l’analyse. Haïr l’indifférence, c’est à la fois haïr l’acceptation des choses comme elles vont et détester la confiance faite aux experts qui n’est autre que la paresse qui contribue au cours des choses quand elle ne se contente pas de la justifier.
Pourquoi je hais l’indifférence- Collection Rivages poche -Edition Rivages ( Aout 2012) est un bréviaire de rébellion contre les choses comme elles vont et des instruments d’analyse.