Graine, fleur, nature, terre, planète, étoile, galaxie… Que de termes féminins. Femme, féminité, où se cache t’elle? Seules les femmes en seraient -elles pourvues? Qu’est ce donc, la féminité???
Critères morphologiques définissant le caractère sexué ou asexué : La courbure d’une hanche, la chute de reins, rondeur d’un sein, une chevelure caressant une nuque gracile, un regard aux longs cils, des lèvres pulpeuses d’un sourire agrémenté de fossettes mutines aux pommettes, le velouté d’une peau comme pétales de rose.
Ces traits définissent une identité sociale, biologique, comportementale. Ils se ressentent pour l’individu masculin , féminin ou androgyne par des agissements opposables : dominant/dominé, actif/passif, courageux/ réservé; expressif/secret, combattif/maternant. La féminité s’accorde dans le domaine de l’instinct et de l’émotion. L’image dans le combat, la lutte colle à la peau des féministes que les médias ont souvent stigmatisé en mégères, sorcières propagandistes. C’est faire fi des résistantes de l’ombre fort nombreuses , qui en plus de leur courage , déploient sans compter de l’empathie , de la compassion et du don total de soi .Serait masculin le rationnel, le réel, le pragmatique, le concret et le labeur. A l’inverse ,l’imaginaire, l’utopie, l’idéal, le collaboratif dénoterait cette touche féminine. Du point de vue psychanalytique, les caractères typiques se rattachent à la théorie du développement cognitif et dans les apprentissages renforcés par des modèles et des patrons. La féminité se transmet et s’éduque par l’image de la mère et des sœurs en s’identifiant , s’assimilant ou à contrario en rejetant l’image parentale .
Courbes sinueuses corporelles mais aussi mentales incitant au voyage et à la rêverie, fréquence vocale faisant vibrer avec harmonie ces instruments de musiques divins, gestualité tenant de la ballerine, sourire attirant l’attention et la sympathie, lueur au fond des pupilles autant de détails entrant dans le jeu de la séduction. Féerique , la féminité est représentée également dans la peinture , les contes et légendes sous les traits d’Esméralda, la gitane sorcière enchanteresse et ses charmes mystérieux , envoutants et mortels, mais aussi la sirène enjôleuse et si dangereuse jusqu’à la perdition des âmes des marins qu’elle transforme en pierre. De sournoise, elle peut devenir sublime et soumise à la seule dévotion de son Maitre, de son Dieu. La madone, mère, sœur, confidente, rassurante , la féminité s’intériorise, se spiritualise. Les formes se cachent, se voilent, se laissent imaginer. Subjectivité sous ce terme , elle n’est pas seulement l’apanage de la gente née XX et les gènes ne sont pas preuve irréfutable.
Féminité dans la plume de certains poètes maudits, mise en exergue dans la sensualité et la passion des œuvres de Rodin dans ses sculptures de femmes , fragilité d’accords musicaux, portes et ponts tendus vers les autres dimensions dans les tableaux de Magritte. Elle transpire dans les créations de parfums par des nez maniant les senteurs fleuries , hespéridées, notes sucrées et fruitées qui de leur jus en font des parures, des joyaux que revêtent femmes et hommes qui osent signer ainsi leur personnalité, leur ressenti aux émotions de la vie . Quand la féminité se fait homme aux traits lisses et glabres, lèvres et oreilles ourlées, pomme d’Adam inexistante, mâchoires non anguleuses, certains parlent d’androgynes, d’autres de troisième sexe (Indochine, David Bowie , Boy Georges ) ; l’ambigu se fait mode parfois .
Quand la photographe retranscrit en un cliché l’essence de l’être, du peut être qui respire, éclot et pulse. Plus que les arguments physiques, biologiques ou comportementaux , la force vitale, l’esprit de l’âme transcende ce que l’œil ne perçoit. Les outrages de la vie , des combats , des défaites, des erreurs n’effaceront jamais le secret de la rose, de la matrice.
Ouverture, empathie, écoute, compréhension, dialogue, expression des sentiments et des émotions, dans l’imaginaire, l’utopie, esprit de groupe et serviabilité jusqu’au sacrifice. Il me vient des images en tête.. Et si les prophètes étaient des femmes et si …?C’est la féminité qu’on martyrise dans la violence au quotidien .
Graine, fleur, nature, terre, planète, étoile, galaxie, paix … amour au singulier est du genre masculin, amours, lorsque plurielles, elles deviennent féminines. Ah le secret de la langue française !!!